HISTOIRE DE L'ILE DE PÂQUES
L'ile est née de la combinaison de trois volcans. Le plus ancien est le Poike, avec 3 millions d'années, le second est le Rano Kau 2,5 millions années et le plus jeune est Terevaka avec 12.000 à 10.000 ans environ. Suite à de nombreuses éruptions de ces trois volcans et leurs éffusions de lave,un corps se forme entre ces trois volcans, donnant naissance à l'ile que l'on connait aujourd'hui.
Rapa Nui aurait été, selon les légendes, d'abord découverte par Ariki Hotu Matu et sa soeur Ariki Vi'eAva Rei Púai, ainsi que 5 autres 'explorateurs', en suivant les indications données par le roi Hotu Matua à la recherche d'une nouvelle terre. Le clan de Hotu Matua s'y rendit et s'y installa.
La population par la suite commence à baisser progressivement à cause des différents changements écologiques de l'île, notamment à cause de la surpopulation.
Le pirate Edward Davis est le premier Européen à apercevoir l'île en 1687, à bord du Bachelor’s Delight, alors qu’il contournait les îles Galápagos en direction du cap Horn. Il aperçut l’île par hasard, mais il n'effectua pas de débarquement.
Le néerlandais Jacob Roggenberg accoste le premier dimanche de Pâques 1722 sur l'ile, et décide de la baptiser Paasch-Eyland (île de Pâques). Il écrit que sa première impression, à partir de son navire, que cette terre était peuplée de géants, en confondant les Moais avec la population. Après avoir trouvé difficilement un endroit pour accoster, il découvre une population physiquement semblables à tous ceux des îles du Pacifique, et se demande comment ont ils pu arriver jusqu'ici. Il ne découvrit aucune pirogue, aucun bateau, aucun arbre, aucun moyen d'aller en haute mer. L'île lui apparut comme constituée d'une terre aride, dénudée, desséchée par le vent qui empêche la végétation de pousser sur un sol fertile.
En 1774, c'est la capitaine Cook qui explore l’île de Pâques. L'un des éclaireurs de Cook était un Tahitien dont la langue polynésienne ressemblait suffisamment au rapanui des Pascuans pour qu'il y eut communication. Les luttes tribales semblent avoir ravagé l’île. Les statues ont été renversées, certaines sont brisées. Cook ne semble pas impressionné par l'île si l'on s'en fie à son livre de bord. Il s'interroge toutefois sur la construction des statues moaïs et surtout comment. 'Comment ces insulaires, qui ne connaissaient en aucune manière les puissances de la mécanique, ont pu élever des masses si étonnantes, et ensuite placer, au-dessus, les grosses pierres cylindriques? Ces monuments singuliers, étant au-dessus des forces actuelles de la nation, sont vraisemblablement des restes d'un temps plus fortuné. Sept cents insulaires, privés d'outils, d'habitations et de vêtements, tout occupés du soin de trouver des aliments et de pourvoir à leurs premiers besoins, n'ont pas pu construire des plates-formes qui demanderaient des siècles de travail.'
En 1786, le navigateur français Jean-François De La Pérouse débarqua sur l’île de Pâques au cours de son expédition autour du monde, effectuée sur l’ordre du roi Louis XVI. Les officiers et quelques scientifiques ne restèrent sur l'île qu'une seule journée, mais c'était la première fois que de nombreux dessins et plans précis étaient dessinés pour être diffusés.
En 1805, la goélette nord-américaine le Nancy, débarque sur l'île pour enlever une vingtaine d’hommes et de femmes afin de les réduire en esclavage dans les îles Juan Fernandez (au large du Chili).
En 1848, alors que la France vote l'abolition de l'esclavage dans toutes ses colonies, des bateaux recruteurs au travail forcé iront ratisser en dehors des Antilles. Ils viendront dans le Pacifique et seront fort heureusement arraisonnés par les gardes-côtes français. Mais la traite des maoris avait commencé. L'île de Pâques fut soumise à plusieurs reprises et les hommes, les plus forts, furent embarqués de force. Il y avait parmi eux les sages qui connaissaient les secrets des rituels et de l'écriture.
Les maladies infectieuses inconnues des Pascuan, introduites par les explorateurs européens, comme la tuberculose et la syphilis, ont eu pour conséquence une diminution régulière de la population à partir de 1836. À quoi s'ajoute le rôle particulièrement sinistre des marchands d'esclaves opérant à partir de Callao au Pérou, qui, de 1859 à 1863, organisent des raids et déportent environ 1500 Insulaires pour les envoyer travailler aux îles Chincha, les principales îles à guano.
Une mission catholique s’installe en 1864. Le père français Eugène Eyraud découvre l'existence de tablettes de bois couvertes de signes hiéroglyphiques dans beaucoup de maisons, mais les Pascuans ne savent plus les lire et n'en font que fort peu de cas. En 1868, la première véritable mission prenait forme sur l'ile de Pâques. Le frère Eyraud s'installe avec le père Hyppolite Roussel qui évangélise la population tout en élaborant un dictionnaire de la langue Rapa-Nui. Connaissant déjà le Mangarévien, parlé en Polynésie française, il sait développer de bons contacts avec les Pascuans. La population polynésienne de l'île se reconstitue à partir des ouvriers agricoles venus de Rapa (ile proche des Marquises) pour travailler dans les plantations et les élevages des colons français installés dans l'île. C'est pourquoi les polynésiens pascuans actuels se dénomment Rapa-Nui (peuple de la Grande Rapa).
De graves épidémies de tuberculose se développèrent à la même époque. Pour la seule année 1868, on dénombra 37 décès. Le premier recensement du père Roussel révélait qu'il y avait 930 habitants; l'année suivante, la population se chiffrait à 650 habitants. Découragés, les missionnaires français quittèrent l'ile pour Tahiti. Des commerçants français, chiliens, russes, britanniques et américains firent une razzia de la plupart des tablettes de bois en rongo-rongo, qui restaient encore sur l'ile, et que les missionnaires catholiques n'avaient pas encore détruites (pour éliminer la superstition).
Lorsqu’en 1872 la Flore, avec l’aspirant Julien Viaud (Pierre Loti) visita l’ile, elle ne comportait plus que quelques centaines habitants (au lieu de plusieurs milliers avant les razzias des esclavagistes chiliens et péruviens). Les natifs furent contaminés par les marins. Les grands prêtres porteurs de la tradition et capables de lire l'écriture du rongo-rongo étaient tous décèdes. Le dernier descendant de la lignée royale Hotu Matua, Kaimakoi et son fils le "prince héritier" Maurata, auraient été enlevé puis tués en 1861 par les esclavagistes péruviens, en même temps que la plus grande partie des autochtones, ce qui mit fin à au moins six siècles de continuité démographique.
L'annexion chilienne En 1886, le capitaine de corvette chilien, Policarpo Toro Hurtado, accosta à l'île de Pâques et recommanda ensuite à ses supérieurs dans un rapport l'importance de l'île de Pâques et la nécessité que le gouvernement du Chili en prenne immédiatement possession. Il fit valoir que la propriété en appartenait à Alexandre Salmon (un Tahitien). Le capitaine Pilcomayo se rendit en 1887 à San Francisco pour proclamer que les Pascuans reconnaissaient le Chili comme leur mère patrie.
Le 9 septembre 1888, l’île est annexée officielement par le Chili, qui y séjournait depuis 1886 et menait les négociations avec les habitants, malgré quelques tentatives de la France pour les contrecarrer. La lignée royale, descendant de Hotu Matua étant éteinte depuis 1861, un « traité d’annexion de l’île » est signé avec un certain Atamu Tekena, reconnu comme « roi » par le gouvernement chilien.
En 1966, les Pascuans reçoivent la nationalité chilienne, sont autorisés à quitter la réserve, et l’île devient un territoire de droit commun.