Un voyage sur l'Ile de Pâques
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HISTOIRE DE L'ILE DE PÂQUES



L'ile est née de la combinaison de trois volcans. Le plus ancien est le Poike, avec 3 millions d'années, le second est le Rano Kau 2,5 millions années et le plus jeune est Terevaka avec 12.000 à 10.000 ans environ. Suite à de nombreuses éruptions de ces trois volcans et leurs éffusions de lave,un corps se forme entre ces trois volcans, donnant naissance à l'ile que l'on connait aujourd'hui.

Formation Ile de Pâques
On suppose que l'arrivée des premiers hommes sur l'île se réalisa au cours du 13e siècle. Ces premiers découvreurs seraient venus de Polynésie, à bord d' embarcations.
Rapa Nui aurait été, selon les légendes, d'abord découverte par Ariki Hotu Matu et sa soeur Ariki Vi'eAva Rei Púai, ainsi que 5 autres 'explorateurs', en suivant les indications données par le roi Hotu Matua à la recherche d'une nouvelle terre. Le clan de Hotu Matua s'y rendit et s'y installa.

 
Voyage en bateau Ariki Hotu Matu
Bien que ce petit bout de terre est continuellement battu par les vents et les tempêtes, une civilisation s'y développa, basée sur la pêche. Divisée en une douzaine de tribus souvent en guerre, l'île vit se dresser les premiers Moaïs (vers 1300), signe de la puissance des tribus, qui possédaient toutes un accès a la mer. Les affrontements tribaux détruisirent de nombreuses statues et tuèrent de nombreux habitants, ayant pour seul avantage d'éviter la surpopulation. On trouvait alors sur l'île deux peuples, confondus parmi les tribus : les "longues oreilles" et les "petites oreilles". Ces derniers, les esclaves, taillaient des statues de bois.

 
Histoire Ile de Pâques
Vers 1500 après J-C, la population atteignait les 10000 habitants, l'île était surpeuplée. Suite à une grande révolte ( située vers 1680 ), les petites oreilles tuèrent tous les hommes assimilés aux longues oreilles. Selon la légende, il ne laissèrent en vie qu'un seul de ces maîtres. C'est là que la plupart des moaïs furent renversés. Comme souvent, le peuple longtemps opprimé essaie d'effacer toute trace de la présence de l'ancien pouvoir. Il semblerait que le cannibalisme était très répandu sur l'île et cela pendant une grande partie de l'histoire. Mais contrairement aux autres lieux du globe où cette pratique avaient lieu, ici ce n'était pas à cause de rites religieux ou bien de quelconques croyances. La principale fonction ici était de se procurer de la nourriture (les animaux étaient très peu nombreux).
La population par la suite commence à baisser progressivement à cause des différents changements écologiques de l'île, notamment à cause de la surpopulation.

Affrontements tribus
La découverte

Le pirate Edward Davis est le premier Européen à apercevoir l'île en 1687, à bord du Bachelor’s Delight, alors qu’il contournait les îles Galápagos en direction du cap Horn. Il aperçut l’île par hasard, mais il n'effectua pas de débarquement.

Le néerlandais Jacob Roggenberg accoste le premier dimanche de Pâques 1722 sur l'ile, et décide de la baptiser Paasch-Eyland (île de Pâques). Il écrit que sa première impression, à partir de son navire, que cette terre était peuplée de géants, en confondant les Moais avec la population. Après avoir trouvé difficilement un endroit pour accoster, il découvre une population physiquement semblables à tous ceux des îles du Pacifique, et se demande comment ont ils pu arriver jusqu'ici. Il ne découvrit aucune pirogue, aucun bateau, aucun arbre, aucun moyen d'aller en haute mer. L'île lui apparut comme constituée d'une terre aride, dénudée, desséchée par le vent qui empêche la végétation de pousser sur un sol fertile.

Découverte Jacob Roggenberg
En 1770, l'expédition de Felipe Gonzalez de Haedo pour le compte du Roi d'Espagne séjourne sur l’Île afin d'y planter des croix et de l'annexer à la couronne. Les trois chefs signent le traité d'annexion faisant apparaître d'étranges tracés, ce qui sera interprété par les Académiciens de Londres et de Madrid comme la première manifestation d'une écriture chez ces sauvages de l'Océanie, fait d'autant étrange qu'elle n'existe nulle part ailleurs sauf dans cette ile à l'isolement total.

En 1774, c'est la capitaine Cook qui explore l’île de Pâques. L'un des éclaireurs de Cook était un Tahitien dont la langue polynésienne ressemblait suffisamment au rapanui des Pascuans pour qu'il y eut communication. Les luttes tribales semblent avoir ravagé l’île. Les statues ont été renversées, certaines sont brisées. Cook ne semble pas impressionné par l'île si l'on s'en fie à son livre de bord. Il s'interroge toutefois sur la construction des statues moaïs et surtout comment. 'Comment ces insulaires, qui ne connaissaient en aucune manière les puissances de la mécanique, ont pu élever des masses si étonnantes, et ensuite placer, au-dessus, les grosses pierres cylindriques? Ces monuments singuliers, étant au-dessus des forces actuelles de la nation, sont vraisemblablement des restes d'un temps plus fortuné. Sept cents insulaires, privés d'outils, d'habitations et de vêtements, tout occupés du soin de trouver des aliments et de pourvoir à leurs premiers besoins, n'ont pas pu construire des plates-formes qui demanderaient des siècles de travail.'

En 1786, le navigateur français Jean-François De La Pérouse débarqua sur l’île de Pâques au cours de son expédition autour du monde, effectuée sur l’ordre du roi Louis XVI. Les officiers et quelques scientifiques ne restèrent sur l'île qu'une seule journée, mais c'était la première fois que de nombreux dessins et plans précis étaient dessinés pour être diffusés.

Jean Francois La Perouse Ile de Pâques
L'esclavage

En 1805, la goélette nord-américaine le Nancy, débarque sur l'île pour enlever une vingtaine d’hommes et de femmes afin de les réduire en esclavage dans les îles Juan Fernandez (au large du Chili).

En 1848, alors que la France vote l'abolition de l'esclavage dans toutes ses colonies, des bateaux recruteurs au travail forcé iront ratisser en dehors des Antilles. Ils viendront dans le Pacifique et seront fort heureusement arraisonnés par les gardes-côtes français. Mais la traite des maoris avait commencé. L'île de Pâques fut soumise à plusieurs reprises et les hommes, les plus forts, furent embarqués de force. Il y avait parmi eux les sages qui connaissaient les secrets des rituels et de l'écriture.

Les maladies infectieuses inconnues des Pascuan, introduites par les explorateurs européens, comme la tuberculose et la syphilis, ont eu pour conséquence une diminution régulière de la population à partir de 1836. À quoi s'ajoute le rôle particulièrement sinistre des marchands d'esclaves opérant à partir de Callao au Pérou, qui, de 1859 à 1863, organisent des raids et déportent environ 1500 Insulaires pour les envoyer travailler aux îles Chincha, les principales îles à guano.

Une mission catholique s’installe en 1864. Le père français Eugène Eyraud découvre l'existence de tablettes de bois couvertes de signes hiéroglyphiques dans beaucoup de maisons, mais les Pascuans ne savent plus les lire et n'en font que fort peu de cas. En 1868, la première véritable mission prenait forme sur l'ile de Pâques. Le frère Eyraud s'installe avec le père Hyppolite Roussel qui évangélise la population tout en élaborant un dictionnaire de la langue Rapa-Nui. Connaissant déjà le Mangarévien, parlé en Polynésie française, il sait développer de bons contacts avec les Pascuans. La population polynésienne de l'île se reconstitue à partir des ouvriers agricoles venus de Rapa (ile proche des Marquises) pour travailler dans les plantations et les élevages des colons français installés dans l'île. C'est pourquoi les polynésiens pascuans actuels se dénomment Rapa-Nui (peuple de la Grande Rapa).
De graves épidémies de tuberculose se développèrent à la même époque. Pour la seule année 1868, on dénombra 37 décès. Le premier recensement du père Roussel révélait qu'il y avait 930 habitants; l'année suivante, la population se chiffrait à 650 habitants. Découragés, les missionnaires français quittèrent l'ile pour Tahiti. Des commerçants français, chiliens, russes, britanniques et américains firent une razzia de la plupart des tablettes de bois en rongo-rongo, qui restaient encore sur l'ile, et que les missionnaires catholiques n'avaient pas encore détruites (pour éliminer la superstition).

Ecriture Ile de Pâques Rongo Rongo
En 1870 et 1871, éclatèrent de violentes luttes claniques entre les insulaires habitant la baie de Hanga-Roa et la tribu rassemblée autour de Français Jean-Baptiste Dutroux-Bornier, qui voulait mettre en place une importante exploitation agricole, et du Pascuan Torometi, un ancien chef qui avait le titre d’Homme-Oiseau (Tangata Manu); quelques mois plus tard, Dutroux-Bornier était tué par les Pascuans.

Lorsqu’en 1872 la Flore, avec l’aspirant Julien Viaud (Pierre Loti) visita l’ile, elle ne comportait plus que quelques centaines habitants (au lieu de plusieurs milliers avant les razzias des esclavagistes chiliens et péruviens). Les natifs furent contaminés par les marins. Les grands prêtres porteurs de la tradition et capables de lire l'écriture du rongo-rongo étaient tous décèdes. Le dernier descendant de la lignée royale Hotu Matua, Kaimakoi et son fils le "prince héritier" Maurata, auraient été enlevé puis tués en 1861 par les esclavagistes péruviens, en même temps que la plus grande partie des autochtones, ce qui mit fin à au moins six siècles de continuité démographique.

L'annexion chilienne En 1886, le capitaine de corvette chilien, Policarpo Toro Hurtado, accosta à l'île de Pâques et recommanda ensuite à ses supérieurs dans un rapport l'importance de l'île de Pâques et la nécessité que le gouvernement du Chili en prenne immédiatement possession. Il fit valoir que la propriété en appartenait à Alexandre Salmon (un Tahitien). Le capitaine Pilcomayo se rendit en 1887 à San Francisco pour proclamer que les Pascuans reconnaissaient le Chili comme leur mère patrie.

Le 9 septembre 1888, l’île est annexée officielement par le Chili, qui y séjournait depuis 1886 et menait les négociations avec les habitants, malgré quelques tentatives de la France pour les contrecarrer. La lignée royale, descendant de Hotu Matua étant éteinte depuis 1861, un « traité d’annexion de l’île » est signé avec un certain Atamu Tekena, reconnu comme « roi » par le gouvernement chilien.

Annexion Ile de Pâques par le Chili
Le président chilien José Manuel Balmaceda et son ministre Augustin Edward Ross signèrent le Decreto Supremo (Décret suprême) qui donnait au capitaine Policarpo Toro Hurtado les pleins pouvoirs pour annexer l’ile et finaliser l’achat des terrains appartenant à la Mission catholique et aux héritiers de Dutrou-Bornier. Le 9 septembre de la même année, Policarpo Toro et l'Araki (roi) pascuan Atamu Te Kena officialisèrent la souveraineté de l’ile à l’état chilien. Par cet accord dit ‘Accord des volontés’ (Acuerdo de Voluntades), les insulaires cédaient leur souveraineté sur l'ile, mais maintenaient leur droit de propriété sur les terres. Mais rien ne s'est passé comme les Pascuans l'avaient souhaité. L'annexion chilienne de 1888 mit un terme à la déportation d'esclaves, puis les terres des Pascuans furent louées à une compagnie écossaise basée au Chili afin de favoriser l'élevage intensif des moutons. La population polynésienne fut parquée dans le village de Hanga Roa, entouré de barbelés, et la liberté de circuler fut considérablement réduite. En servant aussi de lieu de déportation pour les Chiliens, l'ile devint une vaste prison à ciel ouvert. Par la suite, elle se désertifia à cause des moutons. Les mariages mixtes commencèrent chez les insulaires.

Peuple Ile de Pâques
En 1914, les Pascuans organisèrent une révolte qui fut aussitôt étouffée par l'arrivée d'un navire de guerre chilien. Deux ans plus tard, le gouvernement chilien annula le contrat de location de la Compagnie Williamson et Balfour, qui occupait toute l’ile et exploitait les Pascuans qui étaient dans l'obligation de travailler pour la compagnie et étaient payés en nature, et non pas en espèces. Le 15 avril 1929, un recensement de la population révéla que 384 personnes, plus ou moins métissés, vivaient sur l’ile de Paques, dont 83 hommes, 98 femmes, 106 garçons et 97 filles. Lorsque prit fin le contrat de location des terres en 1952, ce fut au tour des militaires chiliens de s’emparer du territoire. Ils continuèrent de confiner les autochtones à Hanga Roa pour des raisons stratégiques jusqu'en 1966. Beaucoup de Pascuans d'origine tentèrent de s'évader et de rallier Tahiti (30 jours de mer, sur des embarcations de fortune). Certains réussirent, mais beaucoup moururent noyés.

En 1966, les Pascuans reçoivent la nationalité chilienne, sont autorisés à quitter la réserve, et l’île devient un territoire de droit commun.